C’est la dernière ligne droite pour les candidats aux élections fédérales.

Abondamment sollicités et régulièrement interrogés sur une multitude de sujets politiques, les questions relatives au racisme, à l’antisémitisme et au « vivre ensemble » font cruellement défauts lors des débats.
Plus que jamais, il était nécessaire que la CICAD, tout comme en 2007, interpelle les « potentiels futurs élus » sur ces sujets sensibles.

18 questions envoyées aux 648 candidats identifiés parmi lesquels 319 ont répondu. Un taux de réponse de 49,2%. Une analyse complète et l’ensemble des résultats par canton, parti et candidat avec leur commentaire, sont sur le site internet de la CICAD. Rendez-vous sur www.cicad.ch.

Les réponses obtenues ne manquent pas d’intérêt et permettent désormais aux électeurs d’affiner leur connaissance sur les candidats. Et pour la CICAD de dégager quelques enseignements :

– Plus de 66% des candidats estiment que l’antisémitisme n’est pas en augmentation en Suisse. Un résultat surprenant lorsque l’on met en parallèle le rapport de la CICAD dénonçant une augmentation de 79% des actes antisémites en 2014.

– 50% considèrent qu’il n’y a pas de risque élevé d’attentat contre la communauté juive. Une donnée qui ne reflète pas l’actualité en Europe ni la communication de l’Office fédéral de la police (Fedpol). Par voie de communiqué de presse, en date du 4 mai, il a estimé que selon la situation actuelle : « Ce sont en particulier des intérêts étrangers en Suisse, des organisations internationales implantées dans notre pays ou des installations et personnes d’origine juive qui peuvent, de cas en cas ou de façon permanente, être exposés à une menace accrue de la part de groupes terroristes ou extrémistes violents.»

– Mesurer la connaissance des candidats sur l’antisionisme comme forme contemporaine d’antisémitisme était également nécessaire. Il ressort que 46,7% des sondés considèrent l’antisionisme comme tel. Toutefois, plus de 23% estiment qu’il s’agit de l’expression d’une critique légitime de la politique israélienne. Cependant, il apparait que des amalgames persistent.
D’autres éléments importants sont à relever :

– Il existe une véritable volonté de lutter contre l’antisémitisme (89,07%), même si selon 52,70% des sondés, les politiques publiques actuelles sont insuffisantes pour y répondre. 65,20% considèrent les outils de prévention inadaptés face à la propagation de message haineux à l’encontre de la communauté juive sur internet.

– A l’heure où des milieux de tous bords tentent de remettre en cause au nom d’idéologies plus
ou moins « douteuses » la pertinence de l’article 261bis de notre code pénal, la question de son abolition ou de son durcissement méritait d’être adressée aux candidats. Ils sont pour la quasi-unanimité (90%) en faveur du texte actuel (48,9%) et/ou de son renforcement (41,10%).

– Les actions d’éducation et de sensibilisation en milieu scolaire sont des sujets cruciaux pour la CICAD auxquels les futurs élus montrent une forte sensibilité. Ainsi, pour 74,60%, il serait pertinent de mettre en place une journée de sensibilisation aux préjugés et attitudes antisémites dans les écoles. Près de 60% des candidats estiment que la réalisation d’un sondage pour mesurer le niveau de racisme et d’antisémitisme existant au sein des écoles en Suisse romande serait tout à fait approprié.

– Enfin, l’enseignement de la Mémoire de la Shoah reste un élément important à valoriser. Plus de 87% des candidats considèrent qu’il est toujours nécessaire de l’enseigner dans les écoles.

Ce sont là quelques éléments de réponses obtenus et disponibles en libre accès via une carte interactive.
Rendez-vous sur www.cicad.ch.



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